Une connexion ferroviaire vers les pays de l'hinterland
Le projet de construction d'un chemin de fer reliant le Port Autonome de Lomé (PAL) à la frontière nord du Togo, longtemps perçu comme stagnant, n'est pas relégué aux oubliettes. Bien au contraire, il demeure d'actualité.
Le projet de construction d'un chemin de fer reliant le Port Autonome de Lomé (PAL) à la frontière nord du Togo, longtemps perçu comme stagnant, n'est pas relégué aux oubliettes. Bien au contraire, il demeure d'actualité.
Ce projet, qui pourrait révolutionner le transport de marchandises à travers le pays et au-delà de ses frontières, revêt une importance stratégique pour le développement économique du Togo.
Richard Kangbéni, ministre chargé de l’Economie maritime, a insisté sur la nécessité de cette liaison.
Pour M. Kangbéni, l’enjeu est clair : trouver des investisseurs prêts à s’engager. "Le gouvernement est à la recherche d'investisseurs qui vont nous aider à le faire. C’est un élément qui nous permettra d’être beaucoup plus compétitifs par rapport aux concurrents dans les pays voisins", a-t-il affirmé.
Cette recherche de financement s'inscrit dans une stratégie plus large visant à renforcer la compétitivité du Togo face au Ghana et la Côte d'Ivoire, qui investissent eux aussi dans le développement de leurs infrastructures portuaires et de transport.
Le Togo, grâce au Port Autonome de Lomé (PAL), occupe une place de choix sur l’échiquier portuaire ouest-africain. Premier port en Afrique de l’Ouest et cinquième sur le continent, le PAL se classe également parmi les 100 premiers ports du monde pour la quatrième année consécutive. Cette position enviable est le fruit d’une stratégie rigoureuse de modernisation et d’optimisation de ses infrastructures.
Cependant, le Ghana et la Côte d’Ivoire, les principaux concurrents, ne ménagent pas leurs efforts pour rivaliser avec le PAL.
"Le Ghana est un concurrent, un sérieux concurrent pour nous. Ils veulent être à notre niveau et sont en train de faire de leur port un hub", a souligné le ministre. Face à cette concurrence, le Togo ne doit pas relâcher ses efforts. En investissant dans ce projet ferroviaire, le pays pourrait non seulement maintenir son avance, mais aussi renforcer sa position de leader régional.
Pour le moment, le Togo continue de garder une longueur d'avance sur ses voisins.
"Même s’il y a une forte concurrence, nous avons pris de l’avance sur eux. Pendant qu’ils cherchent à nous rattraper, nous ne dormons pas sur nos lauriers et nous continuons d’avancer", a affirmé M. Kangbéni.
En effet, le PAL a su tirer parti de sa position géographique stratégique et de ses infrastructures modernes pour attirer une clientèle diversifiée et fidéliser de nombreux partenaires commerciaux.
L’extension du réseau ferroviaire, en reliant directement le port aux zones du nord du pays et potentiellement aux pays enclavés de l’hinterland, comme le Burkina Faso, le Mali, ou le Niger, renforcerait encore cette compétitivité.
Ce projet offrirait au Togo une ouverture logistique supplémentaire, permettant de drainer davantage de flux de marchandises par le PAL, tout en réduisant les coûts et les délais de transport.
Malgré le retard dans la mise en œuvre du projet ferroviaire, le gouvernement ne perd pas espoir et intensifie ses efforts pour trouver des partenaires financiers.