
La question de la polygamie revient sur le devant de la scène ce mardi à travers un dossier spécial du journal togolais Le Médium.
La question de la polygamie revient sur le devant de la scène ce mardi à travers un dossier spécial du journal togolais Le Médium.
Sujet de société sensible et souvent clivant, la polygamie suscite un débat profond entre traditions, modernité et cadre juridique.
Au Togo, comme dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, la polygamie est une pratique ancienne qui trouve ses racines dans les traditions culturelles et religieuses. Elle est souvent perçue comme un modèle d’organisation sociale visant à assurer la pérennité des familles, la protection des veuves et le renforcement des alliances entre clans.
Dans certaines communautés, elle est considérée comme un signe de prestige et de prospérité. Un homme ayant plusieurs épouses est souvent perçu comme une figure de réussite économique et sociale. De plus, certaines femmes acceptent la polygamie, estimant qu’elle leur offre un soutien matériel et une solidarité féminine entre coépouses.
Un modèle contesté dans un monde moderne
Toutefois, à l’ère de la modernité et de la mondialisation, la polygamie fait face à des critiques croissantes. De nombreuses associations féministes et des activistes des droits de l’homme dénoncent une pratique inégalitaire qui perpétue la subordination des femmes. Elles soulignent que la polygamie renforce les inégalités de genre, en consacrant le pouvoir absolu de l’homme dans l’organisation familiale.
Sur le plan économique, certains experts estiment qu’un ménage polygame représente un fardeau financier considérable, en raison de la nécessité d’entretenir plusieurs épouses et une descendance souvent nombreuse. Dans un contexte où le coût de la vie ne cesse d’augmenter, cette réalité constitue un argument de poids contre cette pratique.
D’un point de vue juridique, la polygamie n’est pas explicitement interdite au Togo, bien que le Code de la famille reconnaisse principalement le mariage monogame. Cependant, elle demeure tolérée dans de nombreuses communautés où elle est pratiquée de manière coutumière.
Des débats émergent régulièrement sur la nécessité d’une réforme législative encadrant plus strictement cette pratique, à l’image de certains pays africains qui ont opté pour une interdiction progressive, comme la Tunisie et le Gabon.
Le débat reste donc ouvert. Si certains considèrent la polygamie comme un vestige du passé incompatible avec l’évolution des droits humains et l’égalité des sexes, d’autres y voient une nécessité sociale et économique, notamment en milieu rural.
La réponse dépendra sans doute de l’évolution des mentalités, des réformes législatives et des dynamiques sociales en cours au sein de la société togolaise. En attendant, la polygamie continue d’alimenter des discussions passionnées, entre défenseurs des traditions et partisans du progrès.
Le Médium N°644.pdf
TéléchargerPour que ce site Web fonctionne correctement et pour améliorer votre expérience d'utilisateur, nous utilisons des cookies. Retrouvez plus d'informations dans notre Gestion des cookies.
Les cookies nécessaires activent les fonctionnalités de base. Le site Web ne peut pas fonctionner correctement sans ces cookies et ne peut être désactivé qu'en modifiant les préférences de votre navigateur.