Abass Bonfoh, le président de l’Assemblée nationale a été l’une des chevilles ouvrières de la campagne de Faure Gnassingbé. Conscient des grands défis à relever, il sait que des réformes institutionnelles et constitutionnelles sont indispensables pour moderniser le pays. Il sait également que le président réélu a la volonté de changer profondément le Togo. « Il l’a promis pendant sa campagne et il le fera », assure M. Bonfoh.
Le patron du Parlement dément par ailleurs les rumeurs de dissolution de l’Assemblée. « Le chef de l’Etat ne m’en a pas parlé », confie à republicoftogo.com Abbas Bonfoh.
Republicoftogo.com : Quels sont, selon vous, les chantiers prioritaires auxquels doit s’attaquer le président Faure Gnassingbé ?
Abass Bonfoh : Ce qui est important à première vue, ce sont les questions sociales.
Il est primordial que chaque togolaise et chaque togolais dispose d’un accès à l’eau potable, qu’ils puissent bénéficier d’une médecine de qualité, et d’une éducation de bon niveau.
Ce sont des chantiers déjà ouverts par le chef de l’Etat au cours du mandat précédent. Il va les poursuivre et les intensifier
Nous espérons que les cinq ans à venir vont lui permettre d’atteindre un niveau supérieur dans la mise en œuvre de son programme de société.
Concernant l’Assemblée nationale, nous attendons aussi que le président et son gouvernement élaborent des projets de lois relatifs aux réformes institutionnelles et constitutionnelles que les députés puissent étudier et voter rapidement.
Vous savez que l’accord politique global (APG) a recommandé la mise en œuvre de ces réformes. Les députés souhaitent accompagner le gouvernement dans la mise en place des institutions républicaines.
Dès la semaine prochaine, nous allons adopter un texte que le gouvernement nous a transmis relatif au statut de l’opposition.
Republicoftogo.com : Lors de la campagne électorale, vous avez sillonné le pays. Que vous ont demandé les populations ?
Abass Bonfoh : Elles veulent des actions concrètes, des réalisations palpables.
Prenez le cas de la ville de Bassar dont je suis originaire, tous les habitants ont exprimé le souhait de disposer d’une route sûre entre Bassar-Kabou-Kérinkouka-Gatchamba. Et bien, les travaux ont été lancés récemment par le chef de l’Etat. Ca, c’est du concret !
Partout où je suis passé pendant la campagne et même avant, les demandes sont les mêmes : du social et encore du social, que les routes soient en bon état, que les hôpitaux fonctionnent avec un personnel compétent. La population naturellement aspire à la paix. C’est pourquoi, elle soutient la politique d’apaisement et de réconciliation prônée par Faure Gnassingbé.
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle, même dans des zones qui ne lui étaient pas acquises, le candidat Faure a réalisé de très bons scores à la présidentielle.
Republicoftogo.com : Alors justement, Faure sera-t-il à la hauteurs des attentes des Togolais ?
Abass Bonfoh : J’en sui convaincu. Nous l’avons déjà vu à l’œuvre et nous pensons qu’il peut faire davantage au cours de ce nouveau mandat.
Ces cinq dernières années, il n’a pas ménagé ses efforts pour aider le monde agricole, les groupements à la base, les associations. Il a envoyé des médecins spécialistes dans les campagnes pour des soins gratuits. Il a décidé la construction et la rénovation des grands axes routiers et des pistes rurales. On peut également mentionner les traitements ARV gratuits ou la réforme de l’éducation. Avouez que ce n’est pas mince.
A présent, chaque Togolais doit aider le chef de l’Etat à mettre en œuvre sa politique et chaque citoyen doit respecter la loi et l’autorité ; règles de base d’une vie en communauté.
Republicoftogo.com : Certains journaux évoquent la possibilité d’élections législatives anticipées. Etes-vous en mesure de confirmer ?
Abass Bonfoh : Je ne sais pas d’où les journaux tiennent ces infos; je n’ai pas eu écho d’un tel projet.
Conformément à la constitution, le président république ne peut dissoudre l’Assemblée nationale sans en avoir informé préalablement l’institution.
Il devra également en informer le premier ministre.
Je serais étonné que le chef de l’Etat décide de dissoudre le Parlement s’en m’en parler avant.