
L’opposant ivoirien Tidjane Thiam a affirmé mercredi qu’il ne renoncerait pas à sa candidature pour l’élection présidentielle d’octobre, en dépit de sa radiation de la liste électorale décidée la veille par la justice.
L’opposant ivoirien Tidjane Thiam a affirmé mercredi qu’il ne renoncerait pas à sa candidature pour l’élection présidentielle d’octobre, en dépit de sa radiation de la liste électorale décidée la veille par la justice.
La cour a estimé que l’ex-directeur général de Credit Suisse, âgé de 62 ans, ne remplissait pas les conditions de nationalité au moment de son inscription, étant encore de nationalité française. Une décision définitive, sans recours possible, qui pourrait compromettre son ambition de briguer la magistrature suprême.
Interrogé à Paris par Reuters, Tidjane Thiam a déclaré que son parti, le PDCI, n’envisageait aucun plan B. « Nous n’allons pas proposer de candidat alternatif », a-t-il affirmé, ajoutant que le parti comptait mobiliser son poids politique, aussi bien à l’échelle nationale qu’internationale, pour faire « prévaloir la raison ».
« Je suis un homme d’affaires, pas un guerrier, pas un rebelle. Je ne porte pas de kalachnikov. J’ai toujours tenu un discours modéré, prônant la paix et la réconciliation. Cela n’a été accueilli que par de l’agressivité », a déploré Thiam.
Tidjane Thiam, élu à la tête du PDCI en 2023, était considéré comme un sérieux prétendant à la succession d’Alassane Ouattara, 83 ans, qui ne s’est pas encore prononcé sur une éventuelle candidature.
Pour se conformer aux exigences constitutionnelles – être uniquement de nationalité ivoirienne –, Thiam a officiellement renoncé à sa nationalité française en février. Une décision actée dans le Journal officiel de la République française.
Mais selon lui, les autorités ivoiriennes invoquent désormais une loi de 1961, jamais utilisée jusqu’à présent. « C’est une loi vieille de 64 ans qu’on ressort soudainement pour l’appliquer contre moi », s’est-il insurgé.
"Ce n’est pas au gouvernement de choisir ses opposants"
Ancien ministre sous la présidence de Henri Konan Bédié, avant le coup d’État de 1999, Thiam avait quitté le pays pour mener une brillante carrière dans le secteur privé à l’étranger. Il a notamment dirigé le groupe Credit Suisse jusqu’à son départ en 2020.
« Les Africains doivent avoir le droit de choisir librement leurs dirigeants. Si certains estiment que je suis resté trop longtemps à l’étranger, ils peuvent le faire savoir dans les urnes », a-t-il insisté. « Ce n’est pas au gouvernement de décider qui a le droit de se présenter contre lui. »
La Côte d’Ivoire a traversé une décennie de troubles marquée par une guerre civile qui a coûté la vie à quelque 3 000 personnes en 2010. Depuis, le pays a connu une croissance économique rapide, mais les tensions politiques persistent.
Pour Tidjane Thiam, écarter arbitrairement des candidats pourrait raviver les violences : « On aurait pu espérer que les leçons du passé auraient été tirées. »
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