Santé

La lutte continue, quoi qu'il en coûte

La lutte contre le VIH/SIDA au Togo est confrontée à une nouvelle menace : la raréfaction des financements extérieurs qui ont historiquement soutenu les efforts de l'État et des ONG dans ce combat crucial. 

Malgré les défis financiers, les efforts déployés au cours de la dernière décennie ont permis de réaliser des progrès notables © republicoftogo.com

La lutte contre le VIH/SIDA au Togo est confrontée à une nouvelle menace : la raréfaction des financements extérieurs qui ont historiquement soutenu les efforts de l'État et des ONG dans ce combat crucial. 

Environ 80% des ressources financières destinées à cette lutte proviennent de partenaires internationaux, mais cette dynamique est en train de changer, suscitant de vives inquiétudes parmi les acteurs du secteur.

Damien Amoussou, coordinateur adjoint du Conseil National de lutte contre le SIDA (CNLS), a exprimé sa préoccupation jeudi, soulignant que les priorités des partenaires internationaux se déplacent vers d'autres crises globales. « Les partenaires extérieurs qui avaient l'habitude de nous soutenir ont aussi d'autres priorités. Il y a l'extrémisme violent, qui nécessite beaucoup de ressources », a-t-il déclaré.

Face à cette situation, le CNLS plaide pour le développement de mécanismes de financement interne. 

La nécessité de diversifier les sources de financement devient de plus en plus pressante. « Il faut maintenant faire des efforts pour sensibiliser davantage et mobiliser les ressources internes. C'est de là que pourra découler notre indépendance financière en matière de lutte contre le SIDA », a ajouté Amoussou. Cette transition vers une plus grande autonomie est perçue comme un impératif pour assurer la pérennité des initiatives actuelles.

Malgré les défis financiers, les efforts déployés au cours de la dernière décennie ont permis de réaliser des progrès notables. 

La prévalence du VIH est passée de 2,5% en 2014 à 1,6% en 2023, un succès en grande partie attribué à une couverture élevée de traitement antirétroviral (ARV). Aujourd'hui, 81% des femmes enceintes séropositives et 90% des personnes vivant avec le VIH sont sous traitement.

Cependant, ces acquis restent fragiles. La réduction des financements extérieurs pourrait ralentir, voire inverser, les progrès réalisés jusqu'ici. Sans un soutien financier adéquat, les initiatives de prévention, de traitement et de sensibilisation risquent de s'affaiblir, menaçant ainsi les avancées durement acquises dans la lutte contre le VIH/SIDA.

Le Togo se trouve à un tournant décisif dans sa lutte contre le VIH/SIDA. L'urgence de trouver des solutions durables pour compenser la diminution des aides extérieures est plus grande que jamais. Le CNLS, les autorités togolaises et la société civile doivent intensifier leurs efforts pour mobiliser des ressources internes et internationales, afin de maintenir l'élan contre cette maladie et de protéger les populations les plus vulnérables.

Alors que le pays continue de faire face à des défis multiples, il est crucial que la lutte contre le VIH/SIDA reste une priorité. L’avenir de milliers de personnes en dépend.

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