
L’Union africaine a proposé le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, pour reprendre la médiation entre la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
L’Union africaine a proposé le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, pour reprendre la médiation entre la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.
Cette initiative fait suite au retrait du président angolais João Lourenço, qui avait jusqu’ici piloté les tentatives de dialogue entre Kinshasa et Kigali. La réponse du chef de l’État togolais est attendue dans les prochaines semaines.
Le mouvement du 23 mars, plus connu sous le nom de M23, est un groupe armé majoritairement composé de Tutsis congolais. Il est né en 2012 après la défection de soldats issus d'une ancienne rébellion intégrés dans l’armée congolaise à la suite d’un accord de paix. Accusant Kinshasa de ne pas avoir respecté les termes de l’accord, ces soldats se sont mutinés et ont brièvement occupé la ville stratégique de Goma, dans l'est du pays.
Après une accalmie, le M23 a refait surface en 2021 avec une offensive de grande ampleur dans les provinces du Nord-Kivu, notamment autour des territoires de Rutshuru, Nyiragongo et Masisi. Depuis, les combats n’ont cessé de s’intensifier, entraînant le déplacement de plus d’un million de civils et un regain de tension entre la RDC et le Rwanda, accusé par Kinshasa et par des experts de l’ONU de soutenir activement les rebelles. Kigali a toujours nié ces allégations.
Le choix de Faure Gnassingbé pour succéder à João Lourenço est loin d’être anodin. Le président togolais a acquis ces dernières années une réputation de médiateur discret, engagé dans plusieurs processus de dialogue sur le continent. Sa méthode, centrée sur l’écoute, la diplomatie silencieuse et le pragmatisme, a souvent été saluée.
La proposition de l’Union africaine, formulée lors d'une récente visioconférence de son bureau, témoigne de la volonté de garantir une continuité dans les efforts de paix, malgré les nombreuses impasses rencontrées jusque-là. Des consultations préliminaires entre Lomé et Addis-Abeba auraient été jugées « positives », selon des sources diplomatiques.
Une tâche à haut risque
Si Faure Gnassingbé accepte ce rôle, il devra naviguer entre des acteurs profondément méfiants, dans une région marquée par des décennies de conflits interethniques, d’ingérences étrangères et d’intérêts économiques autour des ressources minières du Kivu. L’échec des précédents accords de paix souligne l’ampleur du défi.
Mais dans un contexte où la RDC s’apprête à accueillir de nouveaux contingents de sécurité régionaux et où la MONUSCO (mission onusienne) entame son retrait, une relance sérieuse de la médiation est cruciale pour éviter une nouvelle escalade militaire.
La décision finale du président togolais est donc très attendue, tant par les capitales africaines que par les populations de l’est congolais, en quête d’un avenir enfin débarrassé des armes.
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