Les ministres du Commerce et des Finances de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'ouest (Cédéao) se réuniront les 20 et 21 février à Nouakchott pour déterminer la suite des négociations sur les accords de partenariat économique (APE) avec l'Union européenne. Après une réunion d'experts au cours des deux jours précédents, "les ministres examineront la formulation de l'APE en adéquation avec le cadre régional de développement. Plus spécifiquement, ils définiront le choix de la région Afrique de l'Ouest pour un APE porteur de développement et les mesures d'accompagnement et d'encadrement des accords intérimaires de la Côte d'Ivoire et du Ghana", selon un communiqué diffusé par son siège à Abuja.
Lors du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de la Cédéao le 18 janvier à Ouagadougou, l'organisation était apparue fortement divisée sur le dossier des APE.Le président de la Commission de la Cédéao, Mohamed Ibn Chambas, négociateur en chef de l'organisation, avait accusé l'UE d'avoir exercé de "fortes pressions" sur deux pays membres, la Côte d'Ivoire et le Ghana, pour obtenir la conclusion d'accords commerciaux "intérimaires" dénoncés par la communauté en raison d'effets négatifs prévisibles.
"Cette nouvelle situation menace la cohésion, l'unité et la solidarité au sein de notre région", avait-il affirmé.
L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a jugé l'actuel régime préférentiel commercial UE-ACP incompatible avec les règles internationales, et avait fixé au 31 décembre 2007 le délai pour son remplacement.
A Ouagadougou, l'organisation régionale a fixé à juin 2009 la date-limite pour conclure des APE avec l'UE.
Face au rejet de groupes régionaux dans les ACP, l'UE tente de conclure avec différents Etats des accords dits intérimaires, invoquant des risques plus ou moins accrus selon les revenus des pays.
Le Togo est un peu à l'écart de cette querelle car il entre dans la catégorie des pays les moins développés ; il bénéficie de la clause/initiative du SPG qui offre l'accès au marché de l'Union européenne sans droits de douane ou contingents pour presque tous les produits.
Cette situation se poursuivra jusqu'au moment où des négociations seront conclues et que le Conseil Européen approuvera l'application d'un nouveau régime commercial.
La Cédéao compte 15 pays membres: huit francophones (Bénin, Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Guinée, Mali, Niger, Sénégal, Togo), cinq anglophones (Gambie, Ghana, Liberia, Nigeria, Sierra Leone) et deux lusophones (Cap-Vert, Guinée-Bissau).
La Mauritanie s'en est retirée en décembre 2000.