Un départ aux conséquences multiples
Ce mercredi, le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est officiellement entré en vigueur.
Ce mercredi, le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la Communauté Économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) est officiellement entré en vigueur.
Cette décision, annoncée il y a plusieurs mois par les autorités des trois pays, marque un tournant historique dans l’organisation régionale ouest-africaine, indique la Cédéao dans un communiqué.
Toutefois, dans un souci de solidarité régionale et dans l'intérêt des populations, la Cédéao a adopté un ensemble de mesures transitoires visant à limiter les perturbations liées à ce retrait.
Afin d’assurer une transition en douceur, la Cédéao a demandé à ses États membres de continuer à respecter certaines dispositions à l'égard du Burkina Faso, du Mali et du Niger :
- Reconnaissance des documents de voyage
- Les passeports et cartes d’identité portant le logo de la CEDEAO continueront d’être valables pour les citoyens de ces trois pays.
- Maintien des échanges commerciaux
- Les biens et services provenant du Burkina Faso, du Mali et du Niger continueront de bénéficier des avantages prévus par le Schéma de Libéralisation des Échanges de la CEDEAO (SLEC) et la Politique d’investissement de l’organisation.
- Libre circulation des citoyens
- Les ressortissants des trois pays pourront continuer à circuler, résider et s’établir librement dans l’espace CEDEAO sans visa, en conformité avec les protocoles de l'organisation.
- Protection des fonctionnaires de la CEDEAO issus des trois pays
- Un soutien et une coopération seront garantis aux agents maliens, burkinabés et nigériens travaillant au sein des institutions de la Cédéao.
Ces dispositions resteront en vigueur jusqu'à la définition des futures relations entre la CEDEAO et les trois pays concernés. Une structure de dialogue a été mise en place pour faciliter les discussions et définir un cadre de coopération post-retrait.
Un départ aux conséquences multiples
Le retrait des trois pays s'inscrit dans un contexte de tensions politiques et de divergences profondes entre ces Etats et l’organisation régionale.
Depuis les coups d’État militaires qui ont secoué ces nations, les relations avec la Cédéao se sont progressivement détériorées, notamment en raison des sanctions économiques imposées par l’organisation.
Le départ de ces États remet en question plusieurs acquis régionaux, notamment :
- L’intégration économique et commerciale, avec des implications sur le commerce intra-régional.
- La libre circulation des personnes et des biens, un pilier fondamental de la CEDEAO.
- La coopération sécuritaire, alors que la région fait face à une menace croissante du terrorisme au Sahel.
Cependant, les autorités des trois pays affirment vouloir renforcer leur coopération à travers l’Alliance des États du Sahel (AES), une structure alternative qui ambitionne de remplacer progressivement la Cédéao dans leurs politiques régionales.
La Cédéao a indiqué que ses portes restent ouvertes au dialogue et qu’elle souhaite maintenir des liens avec le Burkina Faso, le Mali et le Niger.
L'avenir des relations entre les trois États sahéliens et l'organisation régionale dépendra désormais des discussions en cours et des modalités de coopération qui seront adoptées dans les mois à venir.
En attendant, les mesures transitoires mises en place visent à éviter toute confusion et perturbation pour les populations et les acteurs économiques de la région.
Le retrait du Burkina Faso, du Mali et du Niger représente un défi majeur pour la Cédéao, qui doit désormais repenser son rôle et ses mécanismes d’intégration dans une sous-région en pleine mutation.