
Le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, a été officiellement désigné samedi par l’Union africaine (UA) comme médiateur dans la crise opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda. Il succède à son homologue angolais João Lourenço, qui avait conduit jusqu’ici les efforts de dialogue.
Le président togolais, Faure Essozimna Gnassingbé, a été officiellement désigné samedi par l’Union africaine (UA) comme médiateur dans la crise opposant la République démocratique du Congo (RDC) au Rwanda. Il succède à son homologue angolais João Lourenço, qui avait conduit jusqu’ici les efforts de dialogue.
Cette décision prise par la Commission de l’UA témoigne de la reconnaissance continentale de l’expertise du chef de l’État togolais en matière de diplomatie préventive et de résolution de conflits, notamment en Afrique de l’Ouest, où son action a été saluée dans plusieurs processus de paix.
Le conflit entre la RDC et le Rwanda, dont l’épicentre est situé dans l’est du Congo, s’inscrit dans une histoire longue et complexe, marquée par des tensions ethniques, géopolitiques et économiques. Le mouvement rebelle du M23 (Mouvement du 23 mars) est au cœur de cette crise.
Ce groupe armé, composé majoritairement de Tutsis congolais, s’est rebellé en 2012 contre le gouvernement congolais, l’accusant de ne pas avoir respecté les accords de paix signés à l’issue d’un précédent conflit. Après une défaite militaire en 2013, le M23 avait été en grande partie démantelé. Mais depuis fin 2021, le groupe a refait surface dans le Nord-Kivu, multipliant les offensives militaires contre les forces armées congolaises.
Kinshasa accuse Kigali de soutenir activement le M23, en lui fournissant des armes et un appui logistique, ce que le gouvernement rwandais nie catégoriquement. De son côté, le Rwanda reproche à la RDC de collaborer avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), un groupe armé hostile au régime rwandais.
Une mission délicate pour le président togolais
C’est dans ce contexte explosif que le président Faure Gnassingbé entre en scène. Sa désignation intervient alors que les violences s’intensifient dans l’est de la RDC, provoquant des milliers de déplacés et exacerbant les tensions diplomatiques entre les deux pays voisins.
Le président togolais devra relancer un dialogue crédible entre les parties, en s’appuyant sur les précédentes initiatives diplomatiques, y compris le processus de Luanda conduit par l’Angola, et celui de Nairobi par la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).
Faure Gnassingbé devra aussi rassurer les parties sur sa neutralité et obtenir des engagements concrets de désescalade, dans un environnement régional marqué par de nombreuses instabilités.
Avec cette mission de médiation, le Togo consolide sa position comme acteur discret mais influent dans la gestion des crises africaines. Cette désignation confirme aussi la confiance placée en Faure Gnassingbé par ses pairs africains, qui saluent sa capacité à maintenir un équilibre diplomatique et à construire des ponts entre camps opposés.
La tâche s’annonce complexe, mais elle pourrait, si elle réussit, offrir un tournant décisif dans la quête de paix à l’est de la RDC, une région meurtrie depuis plusieurs décennies.
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